samedi 19 mai 2012


Alors qu'est-ce que c'est?
Si ce n'est qu'un simple mouvement étudiant?

J’ai 30 ans. Ma carrière débute: la retraite est encore loin. J’ai des parents, des grands-parents qui sont ou seront dans cette position. Un jour, moi aussi je le serai. Graduée, la hausse des frais de scolarité ne me touche pas. Je souhaite avoir des enfants, j’ai une nièce et un neveu. Peut-être ces enfants choisiront un DEP, une technique, un AEC… Certains décideront d’arrêter au secondaire: ce sera leur choix. S’ils veulent poursuivre des études universitaires, ce choix sera-t-il accessible à eux ? La jeunesse d’aujourd’hui n’est-elle pas l’avenir de demain ? Quelles seront les conséquences à couper l’avenir aux jeunes en leur bloquant l’accès aux universités ? Ne faut-il pas encourager les jeunes et offrir la meilleure éducation possible ?

Les travailleurs du Québec sont énormément taxés. Leur frustration face à leurs impôts est compréhensible. Où vont ces impôts ? Se rend-elle aux services sociaux dont nous avons besoin ? Où ira le profil de la hausse des frais de scolarités ? Les contribuables d’aujourd’hui paient des impôts qui vont au système d ‘éducation… Les étudiants d’aujourd’hui, contribuables de demain, paieront des impôts pour les étudiants qui les suivront et pour ceux qui seront retraités. Ceci n’est-ce pas ce qu’on appelle: le partage?


Jusqu’à la fin des années 90, les étudiants n’avaient pas d’ordinateur portable, de cellulaire: la majorité de la population non plus. La société vie dans un système axé sur la surconsommation. Est-ce les étudiants qui doivent réduire leur consommation ? Ou, est-ce tout le monde? La consommation encourage l’économie, qu’encourage-t-elle réellement? La vente, le service à la clientèle… La production ? Elle encourage la production de masse, faite à l’étranger, dans des conditions de travail médiocre avec des répercussions environnementales atroces. La mentalité étudiante était différente « avant »: de la société aussi. Les fêtes se célébraient chez un membre de la famille. Nous allions aux restaurants pour des occasions spéciales. En Finlande, les études universitaires sont gratuites même pour les étudiants étrangers… Mais, les magasins sont fermés le dimanche. À Noël, ils ferment à 14hres. Ils mangent très rarement aux restaurants et ont la mentalité de payer plus cher pour des produits locaux et durables. Serait-il si difficile de faire la même chose ici ? Si les cafés sont fermés le dimanche, que ferions-nous ? Nous resterions chez nous et y retournerions un autre jour !

Les étudiants doivent faire leur part… Les étudiants ne font-ils pas déjà leur part ? Quand vous sortez au restaurant, quand vous allez magasiner : qui travaille derrière le comptoir? Des étudiants qui ont besoin de travailler pour payer leurs études et qui essaient de limiter leur dette. Ils travaillent pour des employeurs qui ouvrent 24hres parce qu’ils perdent moins d’argent qu’à payer fermer. Ils ouvrent le 24 décembre au soir, le 25 décembre, le dimanche de Pâques, à la Saint-Jean Baptiste… Parce qu’ils perdent moins d’argent à ouvrir qu’à payer un congé férié. Pour couvrir le chiffre d’affaire des journées moins rentables, les propriétaires poussent sur la vente suggestive/vente à pression pour que le client consomme plus, même si ce client n’a pas plus d’argent sur son chèque de paye.

J’ai terminé mes études avec une dette de 12 000$. J’ai été chanceuse, j’ai eu droit à des bourses généreuses… 12 000$ de dette, n’est-ce pas faire ça part? À combien une dette doit-elle s’élever pour que l’on considère qu’un étudiant fait sa part ? 12 000 $ de dettes, pour un bac, avec bourses…  Quel est le montant de dette pour ceux qui reçoivent que des prêts du cégep à l’université? Sans compter carte & marge de crédits. Ce ne sont pas tous les étudiants qui ont droits à ce système. Pour être considéré autonome donc, ne plus être à la charge de ses parents il faut: être marié, avoir un enfant à sa charge, être orphelin, avoir arrêter l’école pendant deux ans et travailler à temps plein et/ou avoir quitté le domicile familiale pendant ces deux ans. Si les parents ont les moyens (selon le système) mais ne payent pas pour les études de leur enfant… La réponse du gouvernement est : poursuis tes parents! Est-ce la mentalité dans laquelle nous voulons vivre?

Le Québec a les frais universitaires les plus bas au pays. Le Québec n’est-il pas la seule province a payé deux taxes ? 13 semaines de grève, combien de manifestations ? Peut-on réellement continuer de jouer à l’autruche ? Ce mouvement, étudiant de base, est entrain de créer un état de crise générale, mais aussi un questionnement sérieux sur les valeurs de notre société… C’est probablement la seule chose qui me donne espoir dans toute cette situation. Alors : continuons !

            

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